Foxconn : le géant taïwanais de l’électronique va investir 8,3 mds d’EUR dans une usine en Chine

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Le géant taïwanais de l’électronique Foxconn, grand sous-traitant d’Apple, a annoncé un investissement de 8,3 milliards d’euros pour ouvrir en Chine une usine d’écrans LCD, mais son patron Terry Gou s’est dit plus circonspect sur d’éventuels projets aux Etats-Unis. 

Foxconn, connu notamment pour assembler les smartphones du groupe américain Apple, va dépenser au total 61 milliards de yuans dans un complexe industriel situé dans la métropole méridionale de Canton, rapportaient samedi des médias officiels chinois. L’usine produira des écrans liquides à cristaux liquides (LCD) de grande taille et d’une résolution «ultra-élevée» –dits «8K de génération 10.5» -, a précisé le groupe lors d’une conférence vendredi à Canton. 

D’après Foxconn, l’usine de Canton, qui sera opérationnelle en 2019, générera des revenus de 92 milliards de yuans par an, en répondant à la fringale grandissante d’écrans «intelligents» (téléviseurs, jeux vidéo, multimédia…) en Asie. Le site sera opéré par une coentreprise entre Foxconn et Sharp, le pionnier japonais de l’affichage à cristaux liquides (LCD) – dont le taïwanais a pris le contrôle début 2016. 

Foxconn et Sharp exploitent déjà ensemble une usine de dalles-mères LCD de grandes dimensions au Japon. «La Chine encourage l’économie qui marche, (les technologies de) réalité virtuelle (…) C’est la bonne direction», s’est enthousiasmé Terry Gou, président de Foxconn, dans un entretien au quotidien financier «21 Shiji Jingji Baodao». «On a ici en Chine un gouvernement qui sait être efficace et soutenir les nouvelles technologies» en accueillant à bras ouverts les investissements, a noté le milliardaire taïwanais – avant de se montrer beaucoup moins chaleureux sur les Etats-Unis. 

«Quant à savoir si nous investirons à l’avenir aux Etats-Unis, je n’en ai aucune idée. A vrai dire, la nouvelle administration n’est pas encore entrée en fonction, ses nouvelles politiques ne sont pas arrêtées», a observé Terry Gou. Pourtant, le groupe Foxconn -aussi appelé Hon Hai- a été récemment associé à une annonce tonitruante du président élu américain Donald Trump. Celui-ci avait annoncé début décembre que le géant japonais des télécommunications SoftBank était «d’accord» pour investir 50 milliards de dollars aux Etats-Unis, avec 50.000 emplois à la clé. 

Le Président directeur Général de Softbank s’était rendu en personne à la Trump Tower, et un document qu’il tendait suggérait que Foxconn serait un co-investisseur du projet. Le taïwanais s’était alors contenté de répondre qu’il ne dévoilerait d’éventuels détails qu’après «l’achèvement des discussion directes avec les autorités américaines concernées». Cependant, M. Gou n’a semblé n’y faire aucune allusion vendredi. 

Sharp, un des fleurons nippons, avait été quant à lui victime d’une déroute financière sur fond de concurrence acérée, que ses technologies de pointe dans le LCD n’ont pas suffi à combattre. Il avait finalement accepté en février dernier de passer sous pavillon taïwanais ; Foxconn possède désormais 66% de Sharp.