Les tournages de films et notamment de fictions en France ont chuté d’1/3 entre janvier et mai 2014 par rapport à la même période de 2013, selon la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam). 51 longs métrages d’initiative française (fictions, animation et documentaires) ont été recensés dans cette période contre 72 entre janvier et mai 2013, soit un repli de 29%, «la production la plus faible de ces 7 dernières années», relève la Ficam dans son baromètre. Ce repli des tournages est lié à la baisse de 32% du nombre de fictions, avec 39 projets mis en production entre le 1er janvier et le 31 mai derniers contre 57 entre janvier et mai 2013. Les budgets de ces 39 films ont atteint un total de 200,5 millions d’euros contre 301 millions l’année précédente, soit 33% de moins. «En 2012, c’était 366 millions et en 2011, 402,5 millions. Donc rapporté à 2014 nous avons 50% de budgets investis dans le cinéma en moins sur 5 mois, c’est énorme», déclare Thierry de Segonzac, président de la Ficam, selon lequel «peu de filières industrielles auraient pu résister» à un tel choc «sans le régime de l’intermittence». «La chute de la production des films de 4 à 10 millions d’euros est de 50%», note-t-il également. «Cela est assez vertigineux car ces films là sont évidemment ceux qui ont l’impact le plus fort en matière de dépenses et d’emploi car ce sont les plus gros films», ajoute-t-il. Ces chiffres s’expliquent par les difficultés rencontrées par des distributeurs après une année 2013 marquée par les flops retentissants de films à gros budgets qui ne peuvent plus de ce fait apporter une part non négligeable aux financements de nouveaux films. La baisse de mise en production de longs métrages est due aussi, selon M. de Segonzac, à l’application depuis le 1er janvier de la nouvelle convention collective du cinéma qui a alourdi les coûts du travail et imposé de nouvelles règles. Pour le président de la Ficam, un rebond est attendu en juin et aussi début juillet.
