«Porno soft»/ Asnières : le maire condamné en diffamation

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Manuel Aeschlimann (LR) a été condamné mardi à 2.000 euros d’amende pour avoir diffamé son prédécesseur PS à la mairie d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) Sébastien Pietrasanta en l’accusant d’avoir autorisé le tournage d’un film «porno-soft» à l’hôtel de ville. Le 27 juin 2014, M. Aeschlimann fait mouche. Il diffuse en plein conseil municipal des images d’une bande annonce, dans laquelle apparaissent, notamment, des femmes en tenue très légère ou dans une pose lascive. Le maire accuse son prédécesseur et un adjoint de celui-ci, réalisateur du film, d’avoir «dégradé» l’image de la ville «en tournant ce qu’il est commun d’appeler un film porno soft». M. Pietrasanta, qui découvre ces images, semble lui aussi médusé. Le scénario narre l’histoire d’«un flic minable (qui) décide de vendre ses filles à un ignoble producteur de pornos liés à la mafia» pour payer une nouvelle poitrine à sa femme, «une jeune bimbo», selon ses promoteurs. Un film plus proche de la série Z que du X, même minuscule. M. Pietrasanta avait attaqué en diffamation, le tribunal correctionnel de Paris lui a donné raison. Les images projetées lors du conseil municipal résultent d’un «montage effectué de manière à faire croire au public que les quelques plans montrant des jeunes femmes partiellement dénudées avaient été tournés dans les locaux même de la mairie, ce qui n’est pas le cas», puisqu’ils sont issus d’une banque d’image. Cette «dénaturation», «à l’évidence destinée à renforcer artificiellement l’indignation du public et plus particulièrement des citoyens d’Asnières est intrinsèquement inconciliable avec toute bonne foi», ont estimé les juges. La «projection du film» a été «délibérément et soigneusement programmée pour créer une vive émotion et piéger Sébastien Pietrasanta». Manuel Aeschlimann a en outre été condamné à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à son opposant, auxquels s’ajoutent 2.000 euros pour les frais de justice.