Cette année, France 5 célèbre son vingtième anniversaire. L’occasion d’aborder avec ses dirigeants le futur de la chaîne, d’un point de vue non seulement stratégique mais aussi éditorial. Rencontre avec Bruno PATINO, Directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques de France Télévisions, et Pierre BLOCK DE FRIBERG, Directeur de l’antenne et des programmes de France 5.
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Lancée il y a vingt ans, le 13 décembre 1994, France 5 s’est construite autour d’une mission claire visant à mettre en avant des programmes sur la connaissance du monde. France 5 se positionne-t-elle encore comme une chaîne à part entière ?
Bruno PATINO
Oui, absolument ! Non seulement c’est une chaîne à part entière, mais c’est également une antenne foncièrement différente des autres par son positionnement documentaire, magazine et animation. D’une certaine façon, c’est une petite chaîne qui est grande ! Et qui évolue tout en restant fidèle à elle-même. Avec 3,5% de pda en septembre 2014, France 5 enregistre ainsi une performance historique en progression de 9% par rapport à septembre 2013.
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Quelle programmation pour les 20 ans de France 5 ?
Pierre BLOCK DE FRIBERG
Pour l’anniversaire de la chaîne, nous ne ferons pas d’autocélébration. A notre manière, nous offrirons des petites pépites à nos téléspectateurs. Tout commencera avec une collection documentaire, «La vie rêvée de Gaspard» (3X52’ – 2P2L) dans laquelle Agathe Lecaron, la chef de bande d’«On n’est pas que des cobayes !», a décidé d’en savoir plus sur l’évolution du monde dans lequel son fils grandira. Ce programme sera diffusé les vendredis 5, 12 et 19 décembre. Dans la lignée de «La Grande Libraire», France 5 programmera «Les 20 livres qui ont changé votre vie» (Rosebud Productions), une émission spéciale de 120’ présentée par François Busnel, le jeudi 11 décembre. Concernant «La Quotidienne» (Jara & Co), elle lancera un appel aux dons du lundi 8 au vendredi 12 décembre autour des «Pères Noël verts» du Secours populaire. Il s’agit d’une opération de solidarité visant à soutenir les enfants défavorisés.
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Quels sont les chantiers éditoriaux en cours sur France 5 ?
Bruno PATINO
Il y a 4 ans, nous annoncions vouloir proposer un programme familial autour de la science en Prime. Nous l’avons fait avec «On n’est pas des cobayes!». Nous avons ensuite consolidé la case du midi en proposant «La Quotidienne». Lancée à 0,6% de pda la saison dernière, l’émission atteint aujourd’hui 2% de pda. C’est une progression en avance sur sa feuille de route. Pour les mois à venir, le chantier de France 5 sera de renforcer le week-end. Nous sommes déjà en bonne marche avec «Le Doc du Dimanche» qui fonctionne bien. Nous avons aussi refondu «Médias le magazine» dans une formule plus exigeante qui marche mieux que la saison précédente.
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Comment France 5 peut-elle encore consolider sa programmation ?
Pierre BLOCK DE FRIBERG
Au-delà des journées du week-ends à consolider, nous avons encore du travail à accomplir en soirée. Même si la situation budgétaire est un peu plus difficile (138,7M€ de budget en 2014 contre 140M€ en 2013, ndlr), j’ai en tête des émissions dont il faudrait se doter, notamment sur la société internationale, l’environnement ou le collaboratif. Nous avons cette capacité à sentir les évolutions de la société et à les retranscrire en programme audiovisuel.
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Quelles perspectives stratégiques pour les 20 ans à venir ?
Bruno PATINO
Fidélité et évolution devraient être nos deux maîtres mots. France 5 ne doit surtout pas sortir du cadre qui est le sien. Encore une fois, j’assimile cette formule «documentaire, magazine et animation» à une sorte de cocktail magique. Il faut continuer à être très aiguisé sur l’évolution des formes narratives. Il y a aussi toute cette volonté de traduire l’exigence de la chaîne en plaisir pour le téléspectateur.
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Comment le modèle de France 5 peut-il dès lors évoluer ?
Pierre BLOCK DE FRIBERG
Dans un paysage audiovisuel qui se formate, je crois à la richesse de France 5 et à son modèle. Le plaisir est nécessaire en audiovisuel. L’idée sera donc de continuer à trouver des formes dédiées, parfois plus ludiques, parfois plus testimoniales sur nos programmes. Toutes les formes d’écritures sont possibles dès lors qu’elles restent populaires dans le bon sens du terme. Nous ne devons exclure aucun téléspectateur.
