Chansons francophones: les radios musicales réclament une remise à plat des quotas

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Les radios musicales françaises ont réclamé lundi une remise à plat des quotas obligatoires de diffusion de chansons francophones, appuyant un récent rapport du CSA qui propose de réformer ce régime datant de 1994. «Les radios musicales veulent enfin être libres de programmer la musique de leur choix», indiquent dans une déclaration commune Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Oui FM, RFM, Rire & Chansons, RTL2 et Virgin Radio, qui représentent ensemble 85% de l’audience des radios musicales. Elles soulignent qu’elles sont désormais en concurrence massive avec de nouvelles plateformes musicales illimitées, type Deezer ou YouTube, qui ne sont, elles, soumises à aucun quota. Elle rappellent aussi la chute de la production francophone et l’émergence d’une nouvelle scène «made in France non francophone. Aussi demandent-elles au CSA de «ne pas céder aux tentatives des multinationales du Snep (ndlr: producteurs de musique) de mettre leur programmation sous tutelle, avec encore de nouvelles contraintes». Le 7 janvier, le CSA a proposé d’assouplir le régime des quotas de chansons francophones pour les radios «qui oeuvrent particulièrement en faveur de la diversité des programmes musicaux» et qui sont «confrontées à une production d’expression française limitée dans les genres musicaux» au coeur de leur programmation. Des conclusions critiquées par le Snep, la Sacem (auteurs, compositeurs, éditeurs) et l’Adami (artistes-interprètes), qui reprochent aux radios jeunes de concentrer les 2/3 de leur diffusion de nouveautés sur quelques titres et de réaliser une bonne partie de leur quotas de chanson française sur une poignée de titres seulement. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a lancé cet automne une mission sur l’exposition de la musique dans les médias, confiée à Jean-Marc Bordes, dont les conclusions sont attendues prochainement.