Le mardi 22 octobre, au CNC, David Lisnard, maire de Cannes, a présenté son projet «Cannes On Air». Objectif : développer une filière complète de l’audiovisuel incluant la formation de créateurs, un campus universitaire sur les métiers de l’écriture ainsi que le soutien et l’accompagnement d’entreprises du secteur audiovisuel et la création de contenus. L’occasion pour média+ d’évoquer cette démarche avec David LISNARD, maire de Cannes.
MEDIA +
Quelle est l’ambition du projet «Cannes On Air» ?
DAVID LISNARD
«Cannes On Air» est une démarche engagée avec pour objectif d’implanter toute une filière économique, universitaire et culturelle de l’industrie audiovisuelle à Cannes. Les membres du comité éditorial et scientifique ont validé l’ensemble du processus qui se traduit par un prévisionnel d’investissements de l’ordre de 500 millions d’euros, dont 175 millions sont déjà réalisés, engagés ou programmés. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit d’assurer le rayonnement de l’Europe et de la France en matière cinématographique.
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Le projet repose notamment sur la création d’un musée. Pourquoi est-ce important ?
DAVID LISNARD
Le futur Musée International du Cinéma et du Festival de Cannes est annoncé pour 2025. Il représente une nécessité stratégique pour la France et l’Europe et s’appuie sur une légitimité historique, culturelle et pédagogique. Ce projet doit se démarquer des musées du cinéma existants de Turin, Berlin, Londres, New York ou Los Angeles. Deux sites d’implantation sont envisagés pour ce musée, qui s’inscrit dans la démarche engagée de «Cannes On Air».
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Vous souhaitez développer aussi la filière universitaire…
DAVID LISNARD
Cannes se positionne notamment pour devenir la capitale européenne des métiers de l’écriture en raison de la croissance exponentielle de la production de fictions, notamment de séries, et du besoin exacerbé de scénariste à l’international. Ainsi, le campus universitaire dédié à ces métiers de l’écriture est en voie d’achèvement et sera livré dans quelques semaines, en début d’année 2020. 1.200 étudiants seront formés aux métiers de l’écriture dans le cadre de 16 diplômes universitaires. A Cannes, nous avons déjà enclenché des formations d’écriture, notamment dans le cadre de la chaire internationale Cannes-Vivendi/Canal et l’Université Côte d’Azur, axée sur l’écriture de scénarios de films avec l’Université de Californie à Los Angeles et scénarios de séries avec Serial Eyes, l’école de Berlin.
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Quels sont les autres projets de cet axe «Cannes On Air» ?
DAVID LISNARD
Parallèlement, une nouvelle extension, avec notamment la réalisation d’une salle de projection sur le toit du Palais des Festivals et des Congrès, pour un investissement d’un montant de 62 millions d’euros. Les travaux seront livrés en 2024. De plus, est prévu pour le festival 2020, l’ouverture d’un multiplexe cinématographique «Cineum Cannes» avec 12 salles équipées de toutes les technologies de pointe, le plus grand écran du sud-est de la France et un total de 2.426 fauteuils. Ces deux exemples traduisent l’ambition fondée pour renforcer la filière de l’économie créative. Nous pourrions aussi évoquer la création de studios aussi bien de production que de post-production ou encore la création d’un pôle créatif des arts visuels sur une surface de 1.200 m2.
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La ville de Cannes est plébiscitée pour de nombreux tournages. Pourquoi selon-vous ?
DAVID LISNARD
La lumière et ses décors emblématiques font de Cannes une ville extrêmement photogénique. La ville a ainsi connu une croissance exponentielle sur la filière des tournages, de 128 tournages en 2015, à 188 en 2016, 447 en 2017 et 562 en 2018, parmi lesquels, sur cette dernière année, trois longs-métrages et trois séries. Mais ce n’est pas tout : la ville est positionnée également sur les tournages des émissions de flux, en accueillant avec professionnalisme et enthousiasme l’émission «Ninja Warrior» de TF1 avec l’ensemble de leurs équipes. La ville a des atouts majeurs puisqu’elle accueille, pour rappel, le Festival International du Film de Cannes, le Festival International de la Publicité Cannes Lions, le MIPCOM, le Midem, MIPTV, CANNESERIES, le Festival International des Jeux ou encore les NRJ Music Awards. Ainsi, Cannes est la première ville, hors Paris, de salons professionnels avec une moyenne de cinquante par an, près de 280.000 professionnels accrédités au Palais des Festivals et des Congrès et plus de 855 millions d’euros de retombées économiques en 2018.
