Entretien avec Armelle GLORENNEC, DG Blue Spirit

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Dimanche 9 décembre, TFOU créait l’événement avec la diffusion des 2 premiers épisodes des «Mystérieuses Cités d’Or».  Quelle est la genèse de ce retour ?
Armelle GLORENNEC
Cela fait 3 ans que nous travaillons sur le retour des «Mystérieuses Cités d’Or» (26X23’) pour TF1. Au départ, Eric Jacquot, P.-D.G. de Blue Spirit, est entré en relation avec Bernard Deyriès, le réalisateur d’origine de la série. Puis l’idée a fait son chemin et nous avons rencontré Jean Chalopin, l’ayant-doit du programme. Une fois acquis, nous avons rencontré les différents diffuseurs pour leur proposer le projet. Rapidement, nous avons trouvé un terrain d’entente éditoriale avec TF1. Du coup, la diffusion des 26 nouveaux épisodes devrait débuter au printemps 2013 car nous sommes encore en production. Pour information, la série dispose d’un budget de 7 millions €, et elle a déjà été vendue en Belgique, au Canada et en Suisse.
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En reprenant une marque aussi forte que «Les Mystérieuses Cités d’Or», quelles contraintes artistiques avez-vous rencontrées pour l’adapter ?
Armelle GLORENNEC
Les méthodes de fabrication ont certes changé depuis les années 80 mais le réalisateur Jean-Luc François et l’équipe d’écriture se sont nourris des codes des séries de l’animation d’aujourd’hui, avec tout le réseau d’influence des animations japonaises, américaines et françaises. Nous avons créé une série feuilletonnante. C’est un bon moyen de fidéliser le public.
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Stratégiquement, TF1 a-t-elle relancé la série pour séduire les trentenaires qui regardaient «Les Mystérieuses Cités d’Or» à l’époque ?
Armelle GLORENNEC
En premier lieu, nous nous adressons aux jeunes téléspectateurs de TFOU. Et même si la série a marqué une génération, elle s’adresse avant tout à toute la famille. Nous sommes d’ailleurs en discussions avec TF1 pour initier une nouvelle saison de 26 épisodes de 23’. Nous envisageons également d’en faire un film d’ici 4 à 5 ans.
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Blue Spirit privilégie-t-elle une politique d’adaptation de licences ou plutôt de création originale ?
Armelle GLORENNEC
Nous essayons de faire les deux. Notre première série «Grabouillon» (France 5) a été adaptée de livres pour enfants. Nous avons également adapté en 3D «Les P’tites Poules» (France 5), un beau succès en librairie avec plus d’1 million d’albums illustrés vendus.

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Blue Spirit possède ses studios en France contrairement à certains producteurs d’animation française qui font appel à des prestataires étrangers pour fabriquer leur série. En quoi est-ce avantageux de créer vos séries dans l’Hexagone ?
Armelle GLORENNEC
Avoir ses propres studios signifie que nous conservons la maîtrise de l’image. Nous avons un studio à Angoulême et un autre en Belgique. La main d’œuvre est certes plus chère en France, mais nous disposons du crédit d’impôt, des aides du CNC et de la région d’Angoulême.
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Quels sont vos différents projets ?
Armelle GLORENNEC
Actuellement en production, nous préparons la saison 4 de «Grabouillon» pour France Télévisions. Nous sommes en développement d’un long métrage baptisé «Ma vie de Courgette». Enfin, notre film d’auteur d’animation «Le Tableau» de Jean-François Laguionie est dans la liste des films pouvant concourir aux Oscars.