L’armée équatorienne retire des centaines de mètres de câbles internet et de télévision par satellite d’une prison

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L’armée équatorienne a retiré des centaines de mètres de câbles internet et de télévision par satellite de l’une des prisons les plus dangereuses du pays, contrôlée par des gangs de trafiquants de drogue, ont rapporté les autorités ce lundi 22 janvier 2024.

Sur des images diffusées par l’armée, on voit des soldats équipés d’échelles, grimper et marcher sur les toits de la prison de la ville de Machala (sud), puis enlever et couper les connexions.

Les soldats ont enlevé quelque 1.500 mètres de câbles divers pour les liaisons internet et la télévision, qui reliaient les cellules au monde extérieur, alors que le pays est plongé dans une vague de violence orchestrée depuis les prisons par des organisations criminelles.

Selon un communiqué de l’armée, les câbles ont été utilisés «vraisemblablement pour pouvoir planifier des activités illicites depuis l’intérieur» de la prison.

En 2022, 17% des détenus ont eu accès à internet au cours des trois derniers mois, selon les statistiques carérales, et 19% à un téléphone portable.

La police fait souvent des saisies d’armes, de drogues et de téléphones portables dans les prisons du pays. Selon le journal «El Universo», les prisonniers peuvent payer 10 dollars par semaine pour des appels et débourser jusqu’à 3.000 dollars pour acheter leur propre téléphone portable.

En Équateur, une vingtaine d’organisations sèment la terreur et utilisent les prisons comme centres d’opérations où elles gèrent le trafic de drogue, les recettes des crimes et se battent à mort avec des gangs rivaux.

L’Equateur est confronté à une vague de violences criminelles sans précédent depuis le 7 janvier, à la suite de l’évasion d’un dangereux chef de gang, Adolfo Macias, alias «Fito».

Le président Daniel Noboa a décrété l’état d’urgence pour 60 jours après des émeutes dans les prisons, des prises d’otages et des attaques contre les forces de l’ordre et dans les quartiers.

Depuis le 9 janvier, selon un bilan officiel, les forces de l’ordre ont procédé à près de 2.800 arrestations et tué cinq «terroristes», comme les autorités désignent désormais les membres de 22 gangs criminels recensés dans le pays.