Rome soumet une offre pour le rachat de 100% de Sparkle, filiale de Telecom Italia (TIM) spécialisée dans les câbles sous-marins

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Le gouvernement Meloni a soumis mercredi une offre pour le rachat de 100% de Sparkle, filiale de Telecom Italia (TIM) spécialisée dans les câbles sous-marins, a annoncé le ministère de l’Economie.

Début novembre, le conseil d’administration de TIM avait jugé «insatisfaisante» une première offre non contraignante du fonds d’investissement américain KKR, associé au gouvernement italien, pour Sparkle, qui s’élevait à quelque 600 millions d’euros, selon une source financière. Le ministère de l’Economie «a soumis une offre d’achat de 100% de Sparkle à TIM aujourd’hui et dans les délais prévus», indique-t-il dans un communiqué, sans en dévoiler le montant.

La date butoir pour une nouvelle offre améliorée de KKR et du gouvernement avait été fixée d’abord au 5 décembre, puis repoussée au 31 janvier. En cas de feu vert de TIM, cette filiale jugée stratégique pour le pays devrait ainsi tomber dans l’escarcelle du gouvernement qui en prendra la totalité du contrôle, alors que dans un premier temps avait été envisagée une offre commune avec KKR.

Telecom Italia a confirmé avoir reçu l’offre, qui «mentionne également la possibilité de négocier une option différente», «si TIM conserve une participation minoritaire pendant un certain temps et soutient la mise en oeuvre du plan stratégique». Le conseil d’administration de Telecom Italia devrait donner sa réponse à cette offre valable pendant quinze jours à l’issue de sa prochaine réunion prévue le 7 février. Sparkle gère des réseaux considérés comme sensibles, ses câbles sous-marins transmettant des informations entre l’Europe, le pourtour méditerranéen et le continent américain. Telecom Italia avait approuvé début novembre l’offre ferme pour son réseau fixe soumise par KKR et le gouvernement italien, pour un montant pouvant atteindre jusqu’à 22 milliards d’euros.

Le groupe italien est le premier grand opérateur en Europe à se séparer de son réseau fixe pour réduire sa lourde dette qui a atteint 26,3 milliards d’euros. La transaction devrait être finalisée «entre fin mai et fin juillet» 2024, selon le Président Directeur Général de Telecom Italia, Pietro Labriola, qui s’est déclaré «confiant» au sujet de la vente du réseau.

Le principal actionnaire de TIM, le géant français des médias Vivendi, a cependant jugé «illégale» cette cession et l’a contestée en justice. «Les droits des actionnaires de Telecom Italia ont été piétinés», a estimé Vivendi, qui avait réclamé en vain la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur l’offre.

Le montant de l’offre était resté loin des attentes de Vivendi qui misait sur 31 milliards d’euros. Malgré l’opposition de Vivendi, Rome avait donné à la mi-janvier son feu vert au rachat du réseau fixe de Telecom Italia par KKR.

Le gouvernement Meloni est lui-même associé à l’opération et compte prendre ultérieurement une participation jusqu’à 20% dans le réseau, afin de peser notamment sur les décisions liées à la sécurité de l’infrastructure.