Viacom International Media Networks France lance aujourd’hui BET (Black Entertainment Television), la chaîne de la «Black Culture U.S.», qui sera disponible auprès de 17,8 millions de foyers. A quoi va ressembler la chaîne ? Réponse avec Thierry CAMMAS, Président-Gérant de MTV/ Viacom International Media Networks France.
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BET se lance sur le marché français. Comment préparez-vous ce lancement?
Thierry CAMMAS
Il nous a fallu beaucoup de temps pour parvenir à réunir les conditions économiques et commerciales pour lancer cette chaîne thématique avec des programmes inédits, développés par le groupe, et jamais vus en France. En télévision payante, le lancement de chaînes n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut lui trouver un modèle économique pérenne. Le groupe Viacom a lourdement investi dans BET en la rachetant en 2005 (2,3 milliards de dollars, ndlr) pour en faire une antenne importante de son portefeuille aux Etats-Unis. Elle est distribuée outre- Atlantique dans plus de 100 millions de foyers, dans tous les services de base des opérateurs. Aujourd’hui, elle arrive en France. Pour BET, la chaîne culture noire-américaine 100% divertissement, nous n’avons pas voulu accentuer la tonalité «chaîne de niche». Beaucoup d’opérateurs nous ont demandé avec insistance que la chaîne soit distribuée en option, moyennant un paiement supplémentaire pour les abonnés. Ce que j’ai refusé. Compte tenu de son caractère unique et de sa promesse multiculturelle, je voulais que la chaîne soit positionnée auprès du plus grand du nombre d’abonnés.
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Quels programmes allez-vous proposer ? Pour quel public ?
Thierry CAMMAS
Nous offrons des programmes à forte valeur ajoutée qui s’inscrivent dans une programmation faite en France, pour un public français, et avec des représentants de notre pays : Rokhaya Diallo, Hedia Charni et Raphal. BET est une chaîne totalement transgénérationnelle familiale et grand public compte tenu de son positionnement multiformats 15-49 ans. Dans le domaine des séries, nous proposerons «Real Husbands in Hollywood», une fiction parodique qui suit les aventures du comédien Kevin Hart. En téléréalité, nous nous intéresserons à l’histoire de la vie du rappeur «Nellyville». La série documentaire «The Message» exposera quant à elle l’histoire du rap, Hip Hop, Rnb à travers les yeux de ses figures les plus emblématiques. Nous avons aussi «The Wendy Williams Show», un talk-show quotidien. Enfin, nous développerons rapidement des coproductions comme nous l’avons fait sur MTV.
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Avec l’état actuel de la télévision payante, il est étonnant d’assister à la naissance de nouvelles chaînes…
Thierry CAMMAS
En télévision payante, il y a trois choses qui mettent tout le monde d’accord. Soit vous avez des exclusivités en matière de contenus, soit vous avez des thématiques rares et recherchées, ou soit vous avez des chaînes suffisamment identifiées. La règle de la télévision payante, c’est de l’exclusivité, de la rareté, de la verticalité thématique et des programmes Premium inédits.
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Pour perdurer en télévision payante, faut-il obligatoirement être adossé à un grand groupe audiovisuel ?
Thierry CAMMAS
Non, mais il faut obligatoirement avoir de l’exclusivité. Ces contenus ont un prix et cela suppose un soutien capitalistique fort. C’est pourquoi la télévision payante se concentre de plus en plus sur des thématiques hautement capitalistiques ou sur des groupes pouvant intervenir financièrement pour garantir des contenus de qualité.
