Xavier Dolan : le benjamin de la compétition, un habitué de Cannes

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Benjamin de la compétition pour la Palme d’or, le Québécois Xavier Dolan est malgré son jeune âge un habitué du Festival de Cannes où il s’est révélé au monde il y a 5 ans avec son 1er film. Acteur, réalisateur, scénariste ou encore monteur, le cinéaste montréalais avait tout juste 20 ans lorsque le monde découvrait en 2009 sa tignasse bouclée sur la Croisette où il était venu présenter son 1er film, «J’ai tué ma mère». Autodidacte – il a arrêté l’école au secondaire -, Dolan a auto-produit son premier long métrage faute de bailleur de fonds. «J’ai tué ma mère» décroche 3 prix à la Quinzaine des réalisateurs en 2009, le catapultant à l’avant-scène du cinéma canadien. Cinq ans plus tard, et autant de films réalisés, il revient avec son dernier né, «Mommy». Un aboutissement logique pour cet artiste déjà rompu à la grand-messe du cinéma mondial: en 2010 son 2ème film, «Les Amours imaginaires», avait reçu le prix de la jeunesse et 2 ans plus tard il figurait dans la sélection Un certain regard pour «Laurence Anyways» avec Melvil Poupaud. «Famélique», «caractériel», «mégalomane» et «misanthrope», tel qu’il se décrit lui-même, il s’est fait tatouer des citations de Jean Cocteau sur les jambes, manie les mots avec brio et poésie. Ses plus grandes sources d’inspiration littéraires sont Guillaume Apollinaire, Marina Tsvétaïéva, Paul Éluard et Gaston Miron. Son amour de la langue française se retrouve dans les dialogues de ses films: ses personnages s’expriment aussi bien en joual (patois québécois), à coups de jurons bien sentis, qu’avec un lyrisme éthéré. Le réalisateur n’a de cesse de camper des histoires d’amours compliquées s’inscrivant dans des contextes – familiaux ou sociaux – dramatiques qui mettent en exergue l’intolérance. Le tout dans une esthétique des années 1980.