Telecom Italia: une victoire du fonds activiste Elliott n’est pas «une hypothèse réaliste» (Genish)

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Une victoire du fonds activiste Elliott lors des assemblées générales de Telecom Italia (Tim) «n’est pas une hypothèse réaliste», a estimé le directeur général de l’opérateur italien, Amos Genish, dans un entretien au quotidien «La Stampa» publié mercredi. 
Tim fait l’objet d’une offensive du fonds américain Elliott, qui a dénoncé la «mauvaise gestion du conseil contrôlé par Vivendi», principal actionnaire de l’opérateur avec près de 24% du capital. 
Elliott a réclamé la révocation de six membres du conseil d’administration lors de l’Assemblée Générale prévue le 24 avril et leur remplacement par six Italiens. 
Mais dans ce bras de fer, Vivendi a opté le 22 mars pour des démissions en masse (huit sur quinze membres du conseil), afin de provoquer une autre AG le 4 mai pour redésigner tous les administrateurs. 
Vivendi annoncera sa liste le 9 avril, avec une «équipe forte», a précisé M. Genish. «Le président exécutif (Arnaud de Puyfontaine, également président du directoire de Vivendi, ndlr) sera seulement «président»», a-t-il ajouté, en se disant «en parfaite harmonie avec lui». 
Interrogé par «La Stampa» sur une possible victoire d’Elliott, M. Genish a répondu: «Ce n’est pas une hypothèse réaliste. Nous avons un bon plan stratégique et les investisseurs le savent. J’en ai vu 120 les semaines passées, ils demandent la continuité du management et des perspectives de revenus». 
«Pour cette raison, j’estime que Vivendi est en mesure de conserver un rôle influent au sein du conseil. Le meilleur résultat serait d’avoir 10 conseillers, et cinq pour Elliott et les minoritaires. Ce serait un conseil riche, avec un esprit ouvert», a ajouté le dirigeant israélien. 
M. Genish a reconnu que Vivendi avait commis «des erreurs» à son arrivée en Italie. «Ils auraient dûmieux communiquer leurs intentions pour éviter des perceptions fausses» et «des conflits non nécessaires», a-t-il dit, en soulignant que le groupe, «partenaire à long terme» de Tim, était «disposé à repartir de zéro». 
Alors qu’Elliott défend l’idée de coter ou vendre partiellement le réseau, afin de maximiser sa valeur pour réduire la dette et générer des profits, M.Genish a affirmé que Tim devait «avoir la majorité». 
Selon le quotidien «La Repubblica», qui cite des sources financières, Elliott détiendrait désormais 9,9% du capital de Tim. Selon la presse italienne, le fonds demande l’annulation de l’assemblée du 4 mai, estimant qu’elle sera superflue si un nouveau conseil est élu à la majorité dès le 24 avril.