Fusée Vega-C: une nouvelle anomalie affecte le programme de retour en vol

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Une nouvelle anomalie a été détectée lors d’un essai de mise à feu statique du moteur Zefiro 40, qui propulse le deuxième étage de la nouvelle fusée européenne Vega-C, a annoncé jeudi son constructeur, le groupe aérospatial italien Avio. «Il est clair que cette anomalie aura un impact sur notre feuille de route pour le retour en vol de Vega-C», prévu en fin d’année, a déclaré Josef Aschbacher, le directeur-général de l’agence spatiale européenne (ESA), à l’issue d’un conseil à Stockholm.

Le premier tir commercial de Vega-C s’était soldé en décembre 2022 par un échec, limitant les solutions autonomes de l’Europe pour lancer ses satellites. Mercredi, un essai du moteur Zefiro 40 du lanceur léger a été réalisé pour «tester ses performances avec un nouveau matériau carbone-carbone pour l’insert du col de la tuyère», conformément aux recommandations d’une commission d’enquête indépendante, a indiqué Avio dans un communiqué. «40 secondes après le début du test», une anomalie est apparue, «entraînant une réduction des performances globales du moteur en matière de pression avant la fin de l’essai prévue à 97 secondes», a poursuivi le groupe. Cette panne «devra faire l’objet d’un examen plus approfondi» et de nouveaux tests devront être menés par Avio et l’Agence spatiale européenne (ESA).Selon l’ESA, l’anomalie ne serait pas due au nouveau matériau carbone-carbone, qui est fourni par le français ArianeGroup. Ce dernier «semble avoir fonctionné de manière» conforme aux prévisions, a souligné le directeur du transport spatial, Daniel Neuenschwander. Le lanceur Vega n’est pas affecté par les performances du Zefiro 40, qui est spécifique à Vega-C, fusée dérivée de Vega, ont précisé Avio et l’ESA. «Le prochain lancement de Vega reste prévu pour septembre», confirment-ils. L’ESA a décidé de lancer sa mission EarthCare avec une fusée Falcon 9 de l’américain Space X en 2024, a précisé Josef Aschbacher.

Ce satellite d’observation de l’atmosphère terrestre devait être lancé par une fusée Vega-C, avec Space X en solution de repli. Mais l’inspection générale de l’ESA «a recommandé de ne pas voler avec Vega-C», car il s’est avéré que «la taille du satellite était un peu plus large que prévu» pour entrer dans la coiffe de la fusée européenne, a-t-il développé. Peu après son décollage en décembre dernier, la trajectoire de la fusée Vega-C avait dévié de celle programmée, puis les télémesures avaient cessé d’arriver à la salle de contrôle du Centre spatial de Kourou, en Guyane française. Ses lancements ont été suspendus le temps que la commission d’enquête établisse les causes de la défaillance. Le dernier vol de la fusée européenne Ariane 5, reporté le 15 juin dernier en raison d’une anomalie, est prévu le 4 juillet depuis Kourou.